À la découverte de Wébert Charles

Dossier 3 : À la découverte de Wébert Charles

Préparé par Mirline Pierre

Consigne 

Vous aurez à la fin de cette séquence à répondre à plusieurs questions portant sur le parcours de l’auteur, son œuvre et le texte ci-dessous (« 106, rue de l’Enterrement »). Prenez le temps de lire le document, de visionner la vidéo afin de bien répondre aux questions.

Objectifs du dossier

Conçue initialement pour des élèves de la classe de seconde, cette leçon pourra aussi être utilisée pour des élèves des classes supérieures. Elle a entre autres objectifs de :

  1. Découvrir un.e auteure francophon.e (haïtien.ne) ;
  2. Connaître son parcours ;
  3. Découvrir son œuvre littéraire ;
  4. Découvrir un genre littéraire : la nouvelle ;
  5. Se familiariser avec la nouvelle ;
  6. Analyser une nouvelle ;
  7. Produire un récit s’apparentant à la nouvelle.

Introduction

Dans ce nouveau dossier, nous allons à la découverte de l’auteur Wébert Charles. À travers cette sequence, il sera question de vous presenter son profil et son parcours d’écrivain. Nous procéderons également à l’étude d’une de ses nouvelles, ce qui nous permettra d’approfondir cette notion déjà étudiée dans les dossiers précédents.

Découverte de l’auteur : son parcours

Né à Port-au-Prince le 24 octobre 1988, Wébert Charles est poète, nouvelliste, éditeur et critique littéraire. Ayant une formation de base à Économie à l’Université de Port-au-Prince, il a décroché une maîtrise en Sciences économiques et Gestion à l’Université Ouaga II du Burkina Faso avec une concentration en Management des organisations culturelles puis à l’Université Picardie Jules Verne à Amiens en Économie et Management des Organisations. Il détient également un master 2 en Conception et Intégration Multimédia à l’Université Lumière Lyon 2. Ne se contentant pas de ce parcours d’homme de sciences, il a suivi à titre d’auditeur, des études de lettres pour ensuite s’adonner totalement à la littérature.

En 2010, il publie aux éditions Bas de Page, avec la collaboration de Jean Watson Charles, son premier recueil de poèmes, Il publie Pour que la terre s’en souvienne, un livre en hommage aux victimes du séisme. Deux ans plus tard, en 2012, il fait paraître avec Denise Bernhard, Que l’espérance demeure chez Le Vert galant éditeur.  Au cours de cette même année, il fonde avec Mirline Pierre et Dieulermesson Petit Frère, LEGS ÉDITION, maison d’édition spécialisée dans la publication de textes littéraires et crée la revue Legs et Littérature pour promouvoir la recherche en littérature francophone. Son troisième recueil, Marèl, est publié aux éditions Ruptures en 2013.

Chroniqueur au quotidien Le Nouvelliste, il a également co-présenté l’émission littéraire Livres 9 sur les ondes de la radio Magik 9 pendant une période de 5 ans. Il a travaillé comme fonctionnaire au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie à titre de direction régional adjoint Projets de l’AUF Caraïbe. Son dernier recueil de poèmes, Tous les arbres ont un trou à la gorge, paraît aux éditions Unicité en 2021. [En savoir davantage]

Découverte d’une notion : la nouvelle (vous pouvez également vous référer aux présentations précédentes).

La nouvelle est un genre littéraire. C’est un sous-genre du genre narratif ou romanesque. A la différence du roman qui est une oeuvre longue, la nouvelle est un récit bref centré sur une seule action. Il comprend très peu de personnages, très peu ou pas de descriptions et se termine sur une fin brusque. Parmi les typologies de nouvelles, on peut retenir : la nouvelle fantastique, réaliste, policiere, humoristique et la nouvelle de science-fiction.

Dans une nouvelle, la narration est assurée par un narrateur qui peut être soit un personnage interne (on parle de narration à la 1ére personne), soit un observateur qui raconte l’histoire telle une caméra (on parle de narration externe à la 3ème personne), soit un témoin, narrateur omniscient (il connaît tout de l’histoire, des personnages (narration aussi à la 3ème personne). Le passé simple est le temps du récit (de l’histoire), le présent est utilisé pour les dialogues et l’imparfait pour la description, le contexte, le passé composé…. (Pour approfondir, voir la bibliographie en fin de leçon).

Présentation de « 106, rue de l’Enterrement » (nouvelle parue dans …des maux et des rues)

« 106, rue de l’Enterrement » est une nouvelle de Wébert Charles figurant dans le collectif …des maux et des rues publiée en 2014 dans la collection Textes courts de LEGS ÉDITION. Ce collectif qui regroupe 15 écrivains (dont 1 historien) se veut un hommage à la ville de Port-au-Prince détruite après le séisme du 12 janvier 2010. Dans le recueil, chaque écrivain raconte son attachement et son souvenir de la ville qui a marqué son enfance et/ou adolescence. Le narrateur de la nouvelle « 106, rue de l’Enterrement » dont le père est un survécu de la dictature raconte les souvenirs d’enfance dans la petite maison familiale détruite au bas de la ville après que l’État haïtien ait déclaré la zone d’utilité publique.     

Lire la nouvelle : 

 

Partie I : La découverte 

Questions sur le parcours de l’auteur

À l’aide du texte de présentation de Wébert Charles, trouvez la/les réponse/s correcte/s.

1. Wébert Charles Pierre a fait des études :
a) En Haïti, aux États-Unis et en France
b) En France, en Haïti et au Burkina Faso Afrique
c) En Haïti et en France
d) En Haïti, France et Martinique
2. Wébert Charles est né à :
a) Port-au-Prince, le 14 octobre 1988
b) Paris, le 24 octobre 1988
c) Cap-Haïtien, le 04 octobre 1988
d) Port-au-Prince, le 24 octobre 1988
3. Wébert Charles a cofondé la maison d’édition dénommée :
a) Livres et lecture
b) Livres 9
c) LEGS ÉDITION
d) Bas de Page
4. Il est l’auteur du recueil Que L’espérance demeure écrit en collaboration avec :
a) Jean Watson Charles
b) Mirline Pierre
c) Denise Bernhard
d) Dieulermesson Petit Frère
6. Le titre de son dernier recueil publié est :
a) Pour que la terre s’en souvienne
b) Tous les arbres ont un trou à la gorge
c) Marèl
d) Aucune de ces réponses

Partie II : Découverte de l’oeuvre 

Questions sur la nouvelle 106, rue de l’Enterrement

Le genre de la nouvelle
a) Le titre de la nouvelle vous inspire-t-il des idées ?
b) Cette nouvelle appartient à quelle typologie ?
c) Relevez le champ lexical de la brutalité, de la démolition et de la maison.
Les personnages
a) Qui raconte l’histoire ?
b) Combien de personnages compte l’histoire ?
c) Quelle relation le narrateur entretient-il avec les personnages cités dans le texte ?
d) À quel événement la nouvelle fait-elle allusion ?
e) Y a-t-il un autre événement souligné par le narrateur ? Si oui, lequel ?
f) Que pouvez-nous dire des liens et habitudes existant dans cette famille ?
g) Où habitait précisément cette famille ?
h) Comment le père du narrateur marquait-il la taille des enfants ?
i) Qui étaient les Tonton-Macoutes ?
j) Pourquoi le père, à son retour de prison, n’a-t-il pas voulu effacer les barres dans sa chambre ?
k) Qu’a fait la mère pour retenir le père debout ?
l) Quel est le sens de ce procédé dans l’imaginaire haïtien ?
La narration
a) Le nom du narrateur a-t-il été révélé ?
b) Quel est le statut du narrateur ?
c) Quelles informations pouvez-vous donner du narrateur ?
Le lieu
a) Où se déroule l’histoire ?
b) Quels sont les lieux évoqués dans la nouvelle ?
c) En vous appuyant sur les données fournies dans le texte, veuillez décrire ces lieux.
d) Dans quelle prison ont-ils emmené le père du narrateur ? Que savez-vous de cette prison ? (Faites-en des recherches vous-même)
Vocabulaire
a) À quel champ lexical renvoient les mots suivants : « marteaux, burins, scie à main, bulldozer, démolisseur ? »
b) Que remplace « ils » au début du texte ?
c) Expliquez l’explicit du texte

Partie III : Réécriture

1. Réécrivez le passage suivant en mettant les verbes à l’indicatif passé composé.

Quand les tontons macoutes étaient venus chercher mon père et qu’ils le transportaient à cette grande prison à Fort-dimanche, ma mère ne put étouffer sa rage et son chagrin. Elle prit le morceau de charbon et marqua dans sa chambre, en face du lit, des barres verticales, chaque jour que mon père passait à la prison. Un jour, une barre. Non pas pour compter les jours mais une barre verticale pour retenir mon père debout, parmi les prisonniers assassinés toutes les heures sous la commande du Grand Chef. Le Grand Chef, lui non plus, ne voulait pas croire. Il fallait tout nettoyer. Faire de l’espace. Prendre le large. Il fallait du sang. Emprisonner les gens capables d’imiter la pantomime du Grand Chef. Et mon père restait debout dans la chambre, à parler à ma mère. Et cela l’a retenu en vie. 

2. Trouvez les verbes, noms et adjectifs dérivés des mots suivants :

Morceau, démolisseurs, mémoire, souvenirs, prison, chagrin, commande, poussière

Production écrite (un sujet au choix). (20 à 25 lignes).

1- Parlez-nous de votre enfance. Que pouvez-vous en dire par rapport au texte ?
2- Quel événement de votre enfance vous a le plus marqué ?

Bonus (Questions autour de « Insularité[s] »)

Après avoir visionné la vidéo, veuillez répondre aux questions qui suivent : 

 

  1. À partir de l’intervention de Wébert Charles, que pouvez-vous nous dire de l’insularité ?
  2. Quels sont les titres auxquels il fait référence dans son intervention ?

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Bibliographie

Adam, Jean-Michel, Revaz, Francois, Introduction à l’analyse du récit, Paris, Seuil, 1996.

Collectif, …des maux et des rues, Port-au-Prince, LEGS ÉDITION, 2014.

Combe, Dominique, Les genres littéraires, Paris, Hachette, 1992.

Grojnowski, Daniel, Lire la nouvelle, Paris, Nathan, 2000.

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© ALEL, novembre 2024

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