La folie était venue avec la pluie

Auteur : Yanick Lahens

Titre : La folie était venue avec la pluie

Collection : Voix Féminines

Couverture : Adéola Bambé

Parution : 10 Avril 2015

ISBN : 978-9997086-09-9

Prix :   600 HTG ; 12 USD

Prix Joseph D. Charles 2015

Si vous lisez ce livre en Haïti, vous connaissez déjà Yanick Lahens. Aucun besoin de vous présenter cette écrivaine qui s’engage. Qui, depuis vingt ans, s’acharne à narrer la vie des Haïtiens afin d’imaginer un lendemain meilleur. Si, par contre, vous faites partie de ceux qui viennent de découvrir la lauréate du prix Femina avec l’épopée Bain de lune (2014), vous aurez de quoi vous délecter dans son œuvre. C’est Yanick Lahens qui, après le séisme du 12 janvier 2010, offrira une histoire d’amour, Guillaume et Nathalie (2013), comme baume. Mais qui, aussi, s’engagera dans les camps et aux côtés des jeunes et, dans Failles (2010), fera le compte rendu d’une douleur nationale. Dès lors, ce n’est pas sur l’auteure, mais plutôt, sur la circulation de ses textes que nous pencherons, le temps de préparer la lecture de son troisième recueil de nouvelles. Constatons pour commencer donc qu’avec La folie était venue avec la pluie (2006), sa prédilection pour un genre supposé minoritaire s’affirme, après un premier Tante Résia et les Dieux, nouvelles d’Haïti (1994) et, par la suite, La petite corruption (1999).

Dernièrement, l’œuvre de Yanick Lahens commence à circuler au-delà de ses murs.[1] Et ceci, non seulement en France et dans d’autres pays francophones, mais également, à partir de 2010, dans des pays anglophones, grâce à la publication dans la collection CARAF[2] de la traduction d’une sélection de nouvelles tirées des trois recueils : Aunt Résia and the Spirits and Other Stories, réalisée par Betty Wilson, accompagné d’une préface d’Edwidge Danticat, infatigable dans sa promotion de la littérature haïtienne aux États-Unis, ainsi que d’une excellente postface de Marie-Agnès Sourieau.

[…]

Je ne signale point ces succès outre-mer pour légitimer le travail de Yanick Lahens. Inutile, une telle approbation pour les Haïtiens qui admettent son talent depuis longtemps déjà. Non, ce que je cherche à souligner, c’est ce que représente la réédition de son troisième recueil de nouvelles chez LEGS ÉDITION. Car après les cinq romans publiés en France chez Sabine Wespieser, c’est aussi dans sa décision de se faire éditer en Haïti, et ceci, maintenant chez une maison d’édition de la nouvelle génération, que l’auteur s’engage. Si après la réédition de La petite corruption en 2014, LEGS ÉDITION est à la deuxième réédition de son œuvre pour un public haïtien, c’est que l’auteure tient à être lue chez elle. Dans le jeu de prestige et d’édition internationale, c’est le choix de s’impliquer dans la vie littéraire du pays. Implication qui compte pour quelque chose. Pour beaucoup même. Y a-t-il là-dedans un élément de marronnage de la littérature-monde qui risquerait d’approprier Yanick Lahens sans cette détermination de s’ancrer chez elle dans tout ce qu’elle fait ? Par amour, et malgré tout.

[…]

Les nouvelles de Yanick Lahens racontent la vie quotidienne haïtienne sans la ménager –avec toute la violence, la misogynie et la misère dont ses récits attestent. Mais, il y a aussi chez elle ce refus qui fait l’espoir. Même s’il ne s’agit que de l’échappée belle de la jeune protagoniste dans la nouvelle éponyme du présent recueil, lorsqu’elle proteste : « la première fois, je ne voudrais pas que ce soit Obner ». Et moi non plus, je ne le voudrais pas. De tout mon cœur. Pour une fois que ce ne soit pas une histoire de viol. Pour une fois. « J’ai douze ans et je me sens forte et belle ».

Carolyn Shread

À propos de l’auteure:

Yanick Lahens est née à Port-au-Prince en 1953. Détentrice d’un Diplôme d’Études Approfondies (DEA) en Lettres de l’Université Paris-Sorbonne, à son retour en Haïti, elle a enseigné les lettres à l’École normale supérieure jusqu’en 1995. Auteure de nombreux articles parus dans des revues dont Chemins critiquesCulturaBouturesConjonction et Legs et Littérature, elle a publié son premier livre, un essai, L’exil : entre l’ancrage et la fuite, l’écrivain haïtien en 1990. Son premier roman, Dans la maison du père, paru en 2000, a reçu en 2002, le Prix du salon du livre de Leipzig. Lauréate du prix Millepages en 2008 et du Prix du Livre RFO 2009 pour La Couleur de l’aube, elle a obtenu le prix Femina pour son roman Bain de lune en 2014 paru chez Sabine Wespieser. En 2020, le prix Carbet de la Caraïbe lui est décerné pour l’ensemble de son œuvre.

– —

[1]Voir Vitiello, Joëlle. « De l’autre côté de mes murs : le désir de l’engagement dans l’écriture de Yanick Lahens », Écrire en pays assiégé/Writing under Siege, eds. Marie-Agnès Sourieau et Kathleen M. Balutansky, Amsterdam/NY : Rodopi, 2004, pp. 169-190.

[2] CARAF (Caribbean and African literature translated from French) est une collection des presses de l’Université de Virginie spécialisée dans la traduction de littérature francophone.


Dans la Presse :

Schultz Laurent Jr, Le comédien Farid Sauvignon est décédéLe National, 20 octobre 2023.

Marc Sony Ricot, Le comédien haïtien Farid Sauvignon est mortLe Nouvelliste, 16 octobre 2023.

Le Prix Joseph D. Charles 2015 décerné à Yanick LahensAfricultures, septembre 2015.

Yanick Lahens received the 2015 Joseph D. Charles Prize

Le prix Joseph D. Charles attribué à Yanick Lahens pour La folie était venue avec la pluie