Titre : Ombre ensoleillée suivi de Splendeur
Auteur : Janine Tavernier
Collection : Voix Féminines
Parution : 17 octobre 2014
ISBN : 978-9997080-49-3
Prix : 500 HTG ; 12 USD
Ainsi, cinquante ans après sa parution, nous voguons tou-jours au grand large dans la barque que nous offre Janine Tavernier. Barque d’une construction résolue, solide, même si elle n’est faite que de mots sur papier, mots mâchés, mots d’amour, de désespoir et de solidarité.
Dédié à « la force vive » qui n’est autre que « le nègre de ma vie », dans son Ombre ensoleillée l’auteure va présenter ce que Roland Morisseau, dans la préface de 1961, nomme l’innovation du « baisser-lever de chaque jour ». Au fils des années, cet amour quotidien s’est-il affirmé ou s’est-il plutôt effrité pour un public du vingt et unième siècle ?
[…]
Est-ce une déception anticipée qui explique que deux ans plus tard, dans Splendeurs (1963), le poète-témoin, voix de l’espoir devant les meilleurs lendemains se noie, de plus en plus, dans le tourbillon des « liqueurs fortes de mon pays » devant « le socle de l’impitoyable Solitude » ? Le ménage à trois passe du moi-toi-lui à « l’alcool la folie et moi. » Les poèmes de ce recueil arborent une densité de structures qui chercheraient à mettre de l’ordre dans le désordre des amours, des abandons, car « j’ai vu filer les étoiles une à une » et « il faut plier bagages et s’en aller ».
[…]
Cinquante ans plus tard nous voguons avec Janine Tavernier dont le « cœur est une caravelle qui s’en va patiemment / portant dans sa coque fragile l’espoir neuf de mes frères », mais c’est pour amener avec nous les sœurs oubliées dans un amour universel, dite fraternel. Et si elle s’oublie ceci faisant, nous ne l’oublions pas en amenant devant le public la réédition de ses poèmes.
Dr. Carolyn Shread
À propos de l’auteure :
Née en 1935, Janine Tavernier a fait des études jusqu’au doctorat en langue et littérature à l’université de Californie à Davis. Après avoir enseigné pendant près de vingt ans aux États-Unis, elle a pris sa retraite et s’est installée en Haïti depuis 2007. De retour aux États-Unis quelques années plus tard, elle continue à écrire. Considérée comme l’une des satellites du mouvement Haïti littéraire des années 1960 aux côtés de Marie Vieux-Chauvet et Jacqueline Beaugé-Rosier, elle publie en 1961 son premier recueil de poèmes, Ombre ensoleillée, et Splendeur en 1963. Elle est l’auteure de deux romans, Fleurs de muraille (2000) et La Gravitante (2007). Elle décède à Tampa, en Floride, le 27 février 2019.
Dans la presse :
Janine Tavernier s’est éteinte, 5 mars 2019.
Carl-Henry Pierre, Janine Tavernier, une sensibilité à fleur de peau, Le National, lundi 11 janvier 2016. [Lire en PDF]
Wébert Charles, Non, Janine Tavernier n’est pas morte!, mercredi 25 février 2015.