Imaginaires, Légendes et Croyances populaires

Auteur : Collectif  (Sous la direction de Dieulermesson Petit Frère et Mirline Pierre)

Titre : Imaginaires, Légendes et Croyances populaires. Revue Legs et Littérature No 15

Illustration : Roberto Gabriel (ROGA) Collection Ateliers Bel-Art

ISBN : 978-99970-71-09-5

Date de parution :   20 juillet 2020

avec le précieux soutien de la Fondation connaissance et liberté (Fokal)

Si le folklore englobe les savoirs, les croyances populaires, qu’en est-il donc des traditions ? N’est-ce pas le legs d’une époque qui persiste dans le présent ? Il s’agit là d’une inscription permanente d’un certain passé dans le présent. Aussi la tradition renvoie-t-elle à la fois à un message culturel de sens profond et à sa transmission. À cet effet, comment les sociétés arrivent-elles à transmettre ce message et à faire le tri de ce passé si lourd de charge culturel. Dans son article paru dans la revue Terrain sur la notion de tradition, Gérard Lenclud affirme que ce qui relève de tradition est tout

ce qui passe de génération en génération par une voie essentiellement non écrite, la parole en tout premier lieu mais aussi l’exemple[1].

Dans ce contexte, la littérature, compte tenu du fait qu’elle nous permet de nous assumer et, du coup, d’assumer le monde, et puisqu’elle est « le miroir de la société », donc son expression, elle est l’une des plus grandes garantes des valeurs du passé. En tant qu’

Exercice de pensée et expérience d’écriture, la littérature répond à un projet de connaissance de l’homme et du monde,[2]

a souligné Antoine Compagnon dans sa leçon inaugurale au Collège de France en 2006. D’où le bien-fondé des propos de Leslie Kaplan qui croit que

La fiction, l’invention par les mots, la liberté que donne l’écriture […] ce n’est pas n’importe quoi, c’est une façon à la fois de prendre la réalité au sérieux et d’expérimenter sa non-nécessité. Au lieu de s’aplatir devant la réalité, de dire c’est comme ça, c’est une façon de répondre, de transformer[3].

Ce numéro de Legs et littérature s’intéresse à la question des imaginaires, légendes et croyances populaires sous plusieurs angles, dans différents aspects et différentes sphères géographiques.

La fiction, poursuit Lesli Kaplan, cette expérience du possible, est une des façons de sortir de l’aliénation, de l’enfermement, de ce ressassement malheureux et misérable qu’est le seul souci de soi[4].

En quoi  la littérature permet-elle de sortir de soi et s’ouvrir à l’autre tout en restant attaché à ses légendes et traditions ? Qu’apporte-t-elle aux légendes et les croyances populaires qui se sont érigés à travers les époques comme les socles des sociétés et vice versa ? Comment la littérature interroge-t-elle ou s’approprie-t-elle des légendes et des croyances populaires à travers les siècles ? Il s’agit donc de traiter des rapports du folklore et de la littérature et de la place des mythes dans le champ littéraire.

À propos des directeurs du numéro :

Certifiée ès Lettres Modernes de l’École Normale Supérieure, Mirline Pierre détient une maîtrise en didactique des langues de l’Université des Antilles. Elle enseigne la littérature au secondaire et est formatrice à l’Institut français en Haïti.

Ancien élève de l’École Normale Supérieure, Dieulermesson Petit Frère détient un master 2 en littératures de l’Université Clermont Auvergne et une maîtrise ès lettres de l’Université des Antilles et de la Guyane. Poète et critique littéraire, il a déjà publié deux recueils de poèmes et enseigne l’Analyse du discours à l’université de Port-au-Prince.

[1] Gérard Lenclud, « La tradition n’est plus ce qu’elle était… », Terrain no 9, 1987. [consulté le 04 janvier 2020]. <URL : http://journals.openedition.org/terrain/3195>

[2] Antoine Compagnon, La littérature, pourquoi faire ?, Paris, Fayard, 2007, p. 24.

[3] Lesli Kaplan, « Qui a peur de la fiction ? », Libération, 13 février 2001. <URL : https://www.liberation.fr/tribune/2001/02/13/qui-a-peur-de-la-fiction_354470>

[4] Lesli Kaplan, Ibid.

Pour accéder au sommaire, cliquez ICI