Appel à contributions pour le 12e numéro de la revue Legs et Littérature

Littératures et Francophonies

 

L’Association Legs et Littérature (ALEL) lance un appel à contributions pour le 12ème numéro de la revue Legs et Littérature, consacré à la thématique Littératures et Francophonies qui paraîtra en novembre 2018. Date limite : 15 septembre  2018.

Que recouvre la notion de  » littératures francophones  » ? Il n’est pas si facile de le dire. Et qu’est-ce réellement qu’un écrivain francophone ? Les écrivains dits francophones sont-ils eux-mêmes très à l’aise avec cette dénomination ? De fait, depuis la seconde moitié du 20ème siècle, on désigne par « littérature d’expression francophone » tous textes écrits en français hors territoire métropolitain.

Le Larousse donne cette définition du terme francophone : Se dit d’un pays où le français est langue officielle, seule ou parmi d’autres, ou bien où il est l’une des langues parlées. Est « francophone » donc celui qui parle le français et, par extension, écrit également en français, le français pouvant être première ou seconde langue, nationale ou étrangère mais doit remplir une fonction vernaculaire. Seraient donc francophones toutes littératures non produites sur le sol français…  La Francophonie, elle, renvoyant à l’ensemble des pays de langue française. En réalité, ce terme regroupe de nombreuses différences linguistiques liées au degré de maîtrise de la langue selon les pays ou groupes d’individus, comprises dans de vastes régions depuis le Maghreb, l’Afrique occidentale et subsaharienne, l’Océan indien et les Caraïbes. Et au-delà de l’idée abstraite que recouvre cette définition, la désignation présomptueuse de « Francophonie » pourrait laisser entendre que ces littératures sont françaises par défaut, simples annexes à la littérature hexagonale, sorte d’exotisme aux contours mal définis.

Il existe, de fait, une véritable spécificité de la littérature française écrite hors de France qui a fait et fait encore l’objet de nombreuses études.

Le terme de francophonie au niveau linguistique est déjà complexe, qu’en est-il de sa littérature ? Quelle définition acceptable également pour ce terme ? Comment écrit-on à Bruxelles, Montréal, Casablanca ou Port-au-Prince ? Compte-tenu de ces diversités, il convient de parler de francophonie plurielle.

La « francophonie », dans son sens collectif ne réunit pas uniquement les « singularités francophones » d’auteurs issus de pays où le français n’est ni langue nationale, ni même langue de communication. On peut  avoir grandi dans un pays, parlé la langue du pays et le français et par choix personnel, n’écrire qu’en français comme l’ont fait certains écrivains comme Lorand Gaspar, Beckett ou Cioran.

Si l’expression « littérature francophone » se rapporte au fait de « parler français », quelle valeur, quel sens revêt cet adjectif dans l’appellation littératures francophones ? À quel cadre spatio-temporel renvoient ces littératures ?

Les francophonies coloniales (ou postcoloniales) sont le résultat ďune « dispersion » du français vers les Antilles, l’Afrique, le Proche-Orient, l’océan Indien, le Pacifique, elles se distinguent des francophonies « ataviques » (selon Glissant) qui correspondent aux lieux de la naissance et du développement de la langue française en Europe : France, Wallonie-Bruxelles et Luxembourg, Suisse romande, Val ďAoste. Pour exemple, les littératures francophones des Antilles, du Maghreb et d’Afrique subsaharienne portent la marque évidente d’une interaction des langues et des cultures mais une grande différence sépare la francophonie des pays colonisés (comme l’Algérie) de celle où le français a toujours été présent (Suisse par exemple ou Wallonie). Sur quel critère est fondée alors l’idée de francophonie lorsque l’identité ne se réduit pas à la langue ?  Quelle est la spécificité de ces écritures postcoloniales ?

Certes  le langage est l’objet central de la littérature et tout se joue autour de lui, comme l’énonce Tzvetan Todorov à la suite de Benveniste mais quid de l’histoire jalonnée de nombreuses cicatrices, de ces peuples ayant été sous le joug impérialiste ? Le critère seul de la langue  fonde-t-il une identité littéraire  quand  les cultures sont par ailleurs si éloignées,  si différentes ? La spécificité de ces écritures post-coloniales demeure-t-elle uniquement dans l’énonciation, le champ lexical qui la transporte ou les modèles qu’elle a reçus ?

Ce numéro 12 de Legs et Littérature vous invite à réfléchir sur cette notion si difficile à définir et à délimiter encore. Il s’agit aussi et surtout d’offrir des pistes de recherche pour (re)penser la/les francophonie (s), la déterritorialisation littéraire et les nouveaux lieux de création et de puissances politiques et littéraires, d’imaginaires, de narrations et d’identités. Ainsi, nous vous invitons à explorer les axes de recherche suivants :

Axe 1 : Quels sont les imaginaires à partir desquels les littératures francophones sont instituées ?

Axe 2 : De quelle façon la notion de « francophonie(s) » opère-t-elle dans les représentations de l’espace dans la littérature ?

Axe 3 : Existe-il une/des esthétique/s et/ou des idéologies spécifiquement francophones ?

Axe 4 : Dans quelle mesure peut-on émettre l’hypothèse de la naissance de nouvelles géographies littéraires dans la création dans le contexte francophone ?

Axe 5 : Que racontent les écrivains/écritures francophones ?

Axe 6 : Comment les écrivains dits francophones habitent-ils la langue française et comment la langue se laisse-t-elle habiter par ces écrivains ?

Axe 7 : Existe-t-il une identité francophone ?

Axe 8 : Comment concilier les identités nationales, l’histoire, la (post)colonisation et l’Autre dans ce qu’on appellerait les « imaginaires francophones » ?

Protocole de présentation et de soumissions des textes :

L’auteur devra envoyer sa proposition de contributions par courrier électronique en format Word tout en indiquant (1) son nom ou pseudonyme, le cas échéant, (2) son titre universitaire, (3) le titre du texte ou les premiers mots de chaque texte (4) sa notice biobibliographique ne dépassant pas 100 mots, (5) un résumé (Abstract) du texte ne dépassant pas 250 mots.

Longueur des textes

– 4 000 à 6 000 mots pour les réflexions, textes critiques portant sur une œuvre littéraire francophones, entretiens avec des écrivains francophones, critiques littéraires et chercheurs.

– 1 000 à 1 500 mots pour les notes ou comptes rendus de lecture.

– 1 000 à 1 500 mots pour les portraits d’écrivains francophones.

– Poèmes ou nouvelles en français : maximum 5 pages ou 5 poèmes.

La police de caractères exigée est le Times New Roman, taille 12 points, à un interligne et demi, et une taille de 10 points pour les notes de bas de page, police de caractère, Calibri.

  • Titre du texte : le titre doit être en gras avec les titres des œuvres en italique. S’il comporte deux parties, utilisez deux points au lieu du soulignement. Exemple : Chauvet et Faulkner : cas d’intertextualité.
  • Les références : toute citation doit être associée à un numéro de page. Les citations de moins de 5 lignes sont intégrées au texte et indiquées par des guillemets –sans italique. Allez à la ligne et utilisez l’alinéa pour les citations de plus de 5 lignes. Dans ce cas, il n’y a ni guillemets ni italique. Veuillez indiquer les références en bas de pages (Prénom, nom de l’auteur, titre du livre, lieu de l’édition, maison d’édition, année de publication. Ex : Marie Vieux-Chauvet, Fille d’Haïti [1954], Paris, Zellige, 2014.)
  • Bibliographie, Livres : Indiquer le nom de l’auteur (maj.), prénom (min.) suivi du titre de l’ouvrage (italique), collection (le cas échéant), lieu de l’édition, maison d’édition, année de publication. Ex : VIEUX-CHAUVET, Marie, Fille d’Haïti [1954], Paris, Zellige, 2014.

S’il s’agit d’un livre publié plus d’une fois, il faut préciser l’édition consultée et l’année de la première publication mise entre crochets précédée du titre.

Chapitre d’un livre : Nom de l’auteur (maj.), Prénom (min.), titre du chapitre (entre guillemet), titre de l’œuvre (italique), ville, édition, année de publication.

Article de revue : Nom de l’auteur (maj.), Prénom (min.), titre de l’article (entre guillemet), nom des directeurs du numéro, nom du magazine, journal ou revue (en italique), volume, numéro, année de publication, pages consultées. Ex : LAHENS, Yanick, « Chauvet, Faulkner : cas d’intertextualité », Carolyn Shread, Wébert Charles (dir.), Revue Legs et Littérature, No 4, janvier 2015, pp. 65-82.

Date limite : Envoyez vos propositions avant le 15 septembre 2018 à legsetlitterature@venez.fr