Littératures et Francophonies

Auteur : Collectif (Sous la direction de Marie-Josée Desvignes, Mirline Pierre et Dieulermesson Petit Frère)

Titre : Littératures et Francophonies. Legs et Littérature no 12

Illustration : Mafalda M.M (Festival Arts Galerie)

ISBN : 978-99970-86-38-9

Parution : 05 décembre 2018

Prix : 1 150 HTG ; 18 USD

Que recouvre la notion de  » littératures francophones  » ? Il n’est pas si facile de le dire. Et qu’est-ce réellement qu’un écrivain francophone ? Les écrivains dits francophones sont-ils eux-mêmes très à l’aise avec cette dénomination ? De fait, depuis la seconde moitié du 20ème siècle, on désigne par « littérature d’expression francophone » tous textes écrits en français hors territoire métropolitain. Le terme de francophonie au niveau linguistique est déjà complexe, qu’en est-il de sa littérature ? Quelle définition acceptable également pour ce terme ? Comment écrit-on à Bruxelles, Montréal, Casablanca ou Port-au-Prince ? Compte-tenu de ces diversités, il convient de parler de francophonie plurielle. Si l’expression « littérature francophone » se rapporte au fait de « parler français », quelle valeur, quel sens revêt cet adjectif dans l’appellation littératures francophones ? À quel cadre spatio-temporel renvoient ces littératures ?

Les francophonies coloniales (ou postcoloniales) sont le résultat ďune « dispersion » du français vers les Antilles, l’Afrique, le Proche-Orient, l’océan Indien, le Pacifique, elles se distinguent des francophonies « ataviques » (selon Glissant) qui correspondent aux lieux de la naissance et du développement de la langue française en Europe : France, Wallonie-Bruxelles et Luxembourg, Suisse romande, Val ďAoste. Pour exemple, les littératures francophones des Antilles, du Maghreb et d’Afrique subsaharienne portent la marque évidente d’une interaction des langues et des cultures mais une grande différence sépare la francophonie des pays colonisés (comme l’Algérie) de celle où le français a toujours été présent (Suisse par exemple ou Wallonie). Sur quel critère est fondée alors l’idée de francophonie lorsque l’identité ne se réduit pas à la langue ?  Quelle est la spécificité de ces écritures postcoloniales ?

Aborder ces littératures, c’est s’ouvrir au monde, accéder au dialogue parfois difficile mais nécessaire des cultures, et accepter un possible Tout-monde de la littérature dans un hétérolinguisme qui rassemble cette richesse plurilangagière. Certes  le langage est l’objet central de la littérature et tout se joue autour de lui, comme l’énonce Tzvetan Todorov à la suite de Benveniste mais quid de l’histoire jalonnée de nombreuses cicatrices, de ces peuples ayant été sous le joug impérialiste ? Le critère seul de la langue  fonde-t-il une identité littéraire  quand  les cultures sont par ailleurs si éloignées,  si différentes ? La spécificité de ces écritures post-coloniales demeure-t-elle uniquement dans l’énonciation, le champ lexical qui la transporte ou les modèles qu’elle a reçus ?

Ce numéro 12 de Legs et Littérature vous invite à réfléchir sur cette notion si difficile à définir et à délimiter encore. Il s’agit aussi et surtout d’offrir des pistes de recherche pour (re)penser la/les francophonie (s), la déterritorialisation littéraire et les nouveaux lieux de création et de puissances politiques et littéraires, d’imaginaires, de narrations et d’identités.

À propos des directeurs du numéro :

Détentrice d’un DEA en Lettres modernes de l’université d’Aix-en-Provence, Marie-Josée Desvignes est professeure de lettres modernes, formatrice/animatrice d’ateliers d’écriture en milieu scolaire. Elle est l’auteure de nombre d’articles parus dans des journaux et revues, d’un essai La littérature à la portée des enfants (2000), d’un récit poétique : Requiem (2013).

Certifiée ès Lettres Modernes de l’École Normale Supérieure, Mirline Pierre détient une maîtrise en didactique des langues de l’Université des Antilles. Elle enseigne la littérature au secondaire et est formatrice à l’Institut français en Haïti.

Ancien élève de l’École Normale Supérieure, Dieulermesson Petit Frère détient un master 2 en littératures de l’Université Clermont Auvergne et une maîtrise ès lettres de l’Université des Antilles et de la Guyane. Poète et critique littéraire, il a déjà publié deux recueils de poèmes et enseigne l’Analyse du discours à l’université de Port-au-Prince.


Dans la presse :

Guilioh Merlain Vokeng Ngnintedem, « Legs et littérature : revue de littérature contemporaine, (Delmas : Legs Éditions), n° 12 (Littératures et francophonies), juillet 2018, 293 p. – ISBN 9789997086389,  in Cécile Van Den Avenne  (sld), Tierno Monénembo : écrire par « excès d’exil , Études littéraires africaines No 49, 2020, pp. 285-288.

Schultz Laurent Junior, Lire « Littératures et Francophonies », le douzième numéro de Legs et Littérature, Le National, jeudi 28 mars 2019.