Comme la « Chronique d’une mort annoncée » de Gabriel Garcia Marquez, celle du bas de la ville de Port-au- Prince, la fut. C’est tout au moins ce que l’on puisse dire après avoir lu le collectif « … des maux et des rues » publié chez LEGS ÉDITION en août 2014. Un recueil de textes courts qui lève le voile sur ce qui reste du centre-ville de Port-au-Prince dévasté par les événements le 12 janvier, date fatidique de l’année 2010.
Ce collectif de 128 pages, signé par 15 auteur-e-s (dont un historien) est dédié à la mémoire de Georges Corvington, l’historien de la ville, et de Carl Brouard, le poète bohémien. La couleur grise de la première de couverture reflète le démantèlement, la cassure des âmes des maisons, la poussière grise des gravats qui échappe des coups des pelleteuses. Le titre montre deux couleurs : rouge et blanc. Les premiers mots : « … des maux » à encre rouge sont comme pour rappeler une blessure d’où coule le sang. Serti de pointillés comme pour taire des cris, une plainte à demi étouffée. [Lire la suite]
Monica Lajoie, Le National, mercredi 27 septembre 2017