Georges Castera est une figure incontournable de la poésie haïtienne. Auteur de poèmes en français et en créole, son travail sur la langue est sans reproche. Plusieurs poètes grands et petits sont en entrain de suivre sa trace poétique. Et ce n’est pas mauvais de suivre un si bon et grand poète qui a su faire des poèmes de très belle facture.
Tout lecteur ou consommateur de poésie haïtienne ou étrangère a certainement un ou plusieurs recueils phares dans sa vie. Des poèmes qui l’ont marqué. Dans ces livres, il y a des passages, des extraits, dis donc des fragments qui ne le quittent pas ou ne le quitteront jamais. Ces fragments ou ces passages font un écho en lui comme une musique qui vient de loin. Voix de tête de Georges Castera est un recueil de poèmes qu’on n’oublie pas. En particulier le poème intitulé Certitude et surtout le tout dernier vers : « Aime-moi comme une maison qui brûle ». Il reste sur les lèvres comme cet amour brûlant qui bout en nous à 100 degrés. Cette rencontre inattendue au bord de la route, ce baiser de première fois échangé tout en courant.
Ce vers a un goût particulier, un effet jouissif. Il exprime le désir du poète de sentir aimé d’un amour infini. Un amour qui ne tarit pas mais qui le brûle jusqu’aux os, c’est-à-dire, sans limite. Qui ne se refroidit pas aux premiers contacts de l’hiver ou qui se perd dans l’antre de la nuit. C’est un amour incandescent qui ne s’arrête que jusqu’aux cendres. Ou jusqu’à l’impossible. C’est aussi un amour fragile car il risque de consumer l’être. On pourrait même croire qu’il est aussi question d’un coup de cœur, ces amours qu’on ne quitte pas, ou n’oublie parce qu’on y est trop attaché…
Mirline Pierre