C’est avec beaucoup de peine que nous avons appris le décès de la romancière et poétesse Janine Tavernier en cette fin du mois de février 2019 en Floride. Née en 1935, elle a fait des études jusqu’au doctorat en langue et littérature. Après avoir enseigné pendant près de vingt ans aux États-Unis, elle a pris sa retraite et s’est installée en Haïti depuis 2007. De retour aux États-Unis quelques années plus tard, elle continue à écrire. Considérée comme l’une des satellites du mouvement Haïti littéraire des années 1960 aux côtés de Marie Vieux-Chauvet et Jacqueline Beaugé-Rosier, elle publie en 1961 son premier recueil de poèmes, Ombre ensoleillée, que Roland Morisseau qualifie de nouvelle poésie, d’une poésie de la rupture :
À tout prendre, il y a, ces jours-ci, une nouvelle poésie, cependant, liée à de nouvelles tendances, qui, elles-mêmes, sont issues de notre réalité. Et Janine Tavernier Louis, avec sa première plaquette de vers « OMBRE ENSOLLEILÉE » est une figure intéressante de cette dernière littérature[1].
En 2014, le livre a été repris dans notre collection Voix féminines suivi de son troisième recueil, Splendeur, sous le titre de Ombre ensoleillé suivi de Splendeur. Dans sa note d’éditeur, la directrice de la collection, Carolyn Shread, écrit ceci :
Cinquante ans plus tard nous voguons avec Janine Tavernier dont le « cœur est une caravelle qui s’en va patiemment /portant dans sa coque fragile l’espoir neuf de [ses] frères », mais c’est pour amener avec nous les sœurs oubliées dans un amour universel, dite fraternel. Et si elle s’oublie ceci faisant, nous ne l’oublions pas en amenant devant le public la réédition de ses poèmes[2].
Nous présentons nos sympathies à la famille de l’auteure et tout le secteur du livre et de la culture affecté par ce départ.
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[1] Voir la préface de Roland Morisseau in Janine Tavernier, Ombre ensoleillée suivi de Splendeur, Port-au-Prince, LEGS ÉDITION, 2014, p. 11.
[2] Carolyn Shread, p. 9.